• Il est 5 heures

    A l’heure où l’homme ne peut distinguer le chien du loup, un bouquet d'angoisse sourde dans ma tête. Ma vision se trouble Le ciel déjà s'éclaircit vers l'Est. Je presse le pas et rentre chez moi avaler ma ration quotidienne de somnifères. Rien ne me dit que je serais encore conscient lorsque la lumière règnera à nouveau sur le monde.

    Quand vient l'aube, la meute humaine et ses pensées se réveille. Ses pensées qui me submergent, me ravagent, me violent sans répit. Malgré tout l'alcool et les drogues que j’avale,  je ne suis jamais seul dans ma tête, c'est juste plus sourd comme des voix derrière un mur, comme un bouquet de fleurs fanées agité par une tempête scélérate.

    Mon don est peu commun, ni artistique, ni intellectuel, il est en moi.

    Même si je le désirais, je ne pourrais renoncer à cette foule bruyante. Seulement, parfois, j’ai besoin de me retrouver seul avec  moi-même, tout seul au milieu de moi même, avec mes propres pensées et mes propres sentiments, mais en vain.

    Chaque jour la meute est un peu plus triste, plus fracassante, chaque jour je la déteste davantage.

    Je veux le mutisme des ombres, le silence  de la pierre, le calme du lit des rivières. Et chaque matin,  je me retrouve ici, accoudé à  la rambarde du pont, me demandant encore si je dois rentrer dormir dans mon lit…ou si celui de la rivière est aussi accueillant et paisible qu’il le promet…


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