-
L'étrange est jeté
Image : source Internet
Je chaussais mes vieilles baskets, sans mettre de chaussettes. Le voyage n'avait pas été tendre avec elles, elles n'avaient pas survécu, surtout lorsque les chaussures ne sont pas à la taille. Elles avaient aussi rendu leur âme... Depuis quand, et à qui en admettant qu'elles puissent encore avoir un dieu ? J'avais perdu la notion du temps. Le bateau, la traversée, la mer, la côte pourtant si proche, les cris, mes doigts griffant le sable, puis le silence, puis une soupe chaude. J'étais encore là. J'enfilais mon vieux pull, cadeau d'un compagnon d'infortune. Il n'arrêtait pas la pluie, certes, mais il me faisait chaud. L'air était cinglant en ce mois de janvier. Quel temps pouvait-il bien faire là-bas... Un temps de chien, de feu et de sang. Il me fallait bien sortir de ce "chez moi" improvisé, me dégourdir un peu les jambes, pas facile de loger dans une si petite tente quand on fait presque 2 mètres. Ah, j'en aurais sûrement ri en d'autres lieux, en d'autres temps, sans les chiens errants dans une ville réduite au néant par le feu et le sang qui broyaient sans cesse ma tête. J'étais debout, j'étais toujours debout.
J'étais debout
Pavé prêt
Mer si loin
Maison de toile
Si froide
si chaude
Ici, là-bas
Trottoirs pavés
Pieds blessés
pensées oscillantes
battement des pas
Pensées figées
Papillons sur la fleur du pavé
Suis automate étranger
Étranger à ce monde
Étranges pensées
Que de chemins traversés
Devant ce soleil levé
-
Commentaires
29younderSamedi 2 Juin 2018 à 11:52Magnifique Denis, poignant, émouvant et bien écrit. Cela me touche moi qui suis si sensible à la cause de ces pauvres gens !
-
Dimanche 3 Juin 2018 à 16:22
Merci Etienne, moi aussi je me sens un humain... un habitant d'une petite planète toute bleue, qui a eu la chance de naître et, de surcroît, dans un pays où on a encore la chance de penser sans être emprisonné... Pour combien de temps, la liberté tient en si peu de chose ? Ne pourrait-on pas faire une petite place à tous ces gens, en attendant que nous en finissions de tous ces politiques et autres nantis qui entretiennent un système où l'armement est le nerf de leur confort.... On a déjà perdu Dassault, combien d'autres attendent la place !
Passe un bon dimanche, Étienne.
-
Bonjour
petit tour pour souhaiter un bon et beau weekend apres ces jours de pluie qu'on a bien vecus hue hue hue
-
Dimanche 27 Mai 2018 à 10:56
Merci Philippe de ton passage par là.... hum, c'est vrai, la pièce est un peu vide en ce moment... c'est promis, je m'y remets. En ces moments de beaux temps, j'en profite pour bosser un peu.
Bon dimanche à toi.
-
Bonjour
petite visite pour te souhaiter un bon weekend au soleil, et un max de beaux rayons de soleil ces jours ci
je suis en vacances, pause de blog la semaine prochaine, je reviens le lundi 14 mai 2018
-
Dimanche 6 Mai 2018 à 08:45
-
Peut-on se mettre à leur place? Peut-on même s'imaginer lors que nous sommes dans nos charentaises ?
-
Mardi 1er Mai 2018 à 09:04
-
23sabyMardi 1er Mai 2018 à 07:36Ils viennent d'ici, ils viennent d'ailleurs, ils ont longtemps cheminé, et pourtant, ne fermons ni les yeux, ni les portes.
Écho :
Chaque montagne a son écho. Ceux des miennes me sont essentiels. Les siennes sont si lointaines !
Cela fait longtemps déjà qu’il est parti. Il a traversé plusieurs pays, pluie, bourrasques, tempêtes extérieures, tempêtes intérieures, contre vents et marées il a cheminé…
D’un pays à l’autre, ici, ailleurs, ailleurs encore, ailleurs toujours, de rares sourires, beaucoup de peurs, de nombreuses frontières, jamais un regard en arrière…
Des montagnes, des vallées, des rivières, des égarements citadins, plus loin, très loin, avancer sur des chemins incertains…
Un jour, espérer le but atteint, poser son regard sur demain, souffler enfin…Mais au fond de sa mémoire, en fermant les yeux le soir, entendre résonner la voix de ses montagnes, et se permettre une larme…
-
Mardi 1er Mai 2018 à 08:48
-
Bonjour
il y a ceux qui peuvent se permettre quelques jours de vacances en camping sous une toile de tente simple et occasionnelle
et il y a ceux qui sont obligés, forcés de survivre dans une toile de tente tous les jours et longtemps
a part ça le monde va bien, les deux Corées vont s'entendre pour bombarder les autres, je suppose
-
Mardi 1er Mai 2018 à 08:41
-
Combien de personnes qui, si elles avaient la possibilité de te lire, se retrouveraient dans ton texte. Et moi qui suis confortablement assise dans une maison chauffée, éclairée, le réfrigérateur plein.....pendant que d'autres crèvent de faim et de froid :-( texte poignant qui nous porte à réflechir sur notre condition prvilégiée..
-
Mardi 1er Mai 2018 à 08:33
-
Ajouter un commentaire
Bonjour Denis, j'ai hâte de voir de nouvelles parutions chez toi. A tout bientôt
Chinou
Bonjour Chinou
Oui, effectivement, tu as raison, non pas qu'il faille que je me remette au travail, car j'écris toujours, c'est dans mes gènes , mais, je sais qu'il me faut mette mes derniers textes.... Le pire, c'est qu’ils sont là, et de surcroît, c'est un plaisir de les partager avec vous toutes et tous... Tu sais (ou pas), je privilégie toujours l'instant présent, je suis près la nature, et quand je peux être en symbiose avec elle, j'ai tendance à tout oublier... mais je ne vous oublie pas quand même.
Bisous Chinou
... à bientôt...