• Ainsi suis-je

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    ...Une charpente osseuse qui défie les lois de l’équilibre, de la viande pour combler les creux et une peau tout autour pour donner à l’ensemble la forme approximative d’un corps humain. Me voilà déjà prêt pour le grand voyage, me dit-on, l’unique, le passage obligé avant le retour aux sources. Tari avant d’être né. Sans espoir, sans garantie et sans contrat de confiance.

    Suis-je donc déjà condamné, moi qui n’ai pas encore fait le premier pas ? De quel crime m’accuse-t-on ? Celui d’être ou de ne pas avoir encore été ?

    Quel Dieu aurais-je offensé.

    Il faut bien commencer par quelque chose, alors j’avance, sur les mains, les pieds  et les genoux, à quatre pattes... Indécis et branlant, the baby was brocken on the floor.

    Puis on m’arrache à ma « quadrupédique » position. Vient le temps de la station Debout, tout le monde descend ! Je veux rester assis, moi. Ne pas me lever. J’ai peur de me rapprocher du ciel, de rencontrer un de vos Dieux immortels et mortifères.

    On me jette sur le quai d’une improbable gare. Salle des pas perdus, c’est ici qu’on se retrouve tous. Je regarde l’heure, inexorablement le sable coule et se répand sur le sol… trois minutes d’éternité pour se construire un château en Espagne, c’est peu. Trois minutes pour faire des œufs, c'est trop.  Il faut repartir avant qu'ils ne soient trop cuits. 

    Le chemin est long, ennuyeux et mes chaussures sont trop neuves.

    N'y a t-il pas un chemin de traverse avant votre chemin de croix ? …Un chemin de ronde où l'on y danse, comme ces « messieurs et ces madames » du pont d'Avignon, avant le chemin de Damas ?

    Un, deux !

    Pas un, deux, trois, j’irai dans les bois, ni quatre cinq, six, pour me faire la cerise.

    C’est : Un, deux, plus vite et en silence, tu réfléchis trop. 

    Je ne veux aller plus vite, moi, même que la musique, aucune envie de franchir le mur de l'âne pour avoir du son. Je ne veux pas marcher dans vos combines, même lentement.

    … mais sûrement pas

    Un, deux !

    Vous voulez me faire peur peut-être ? C’est raté, parce que la peur donne des ailes et je vois d’ici votre déception à me voir partir si rapidement dans l'azur.

    Puisqu’il me faut courir, soit !

    Laissez moi courir après les filles, les papillons les…

    Non ! Tu n’as rien compris me dit-on.

    Il faut courir droit devant, sans état d'âme et coudes au corps, le corps droit comme une ligne droite qui est le plus court chemin entre deux points imaginaires.

    La ponctuation ça n’est pas mon fort, mais je ne veux pas aller au point final.

    J’aime les points de suspension, moi. Trois petits points et puis s’en va.

     

    Ouvrez bien la parenthèses et… N’oubliez surtout pas de la fermer, la dernière… Je vous sens  si fragile.

     


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